Drame à Mayotte : Une Gendarme Mobile Retrouvée Morte
Mayotte - Ce vendredi 19 juillet 2024, une gendarme mobile en mission à Mayotte a été retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel, près de la plage de Trévani, à Koungou, la deuxième commune la plus peuplée de l’archipel, située au nord de Mamoudzou. La macabre découverte a été faite par des femmes de chambre.
Découverte et Hypothèses
Selon les premières informations relayées par Mayotte la 1ère, une arme – probablement celle de service de la militaire – a été retrouvée à proximité du corps. Cet élément oriente les enquêteurs vers la piste d’un suicide, hypothèse actuellement privilégiée par le parquet de Mamoudzou. Le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris, a confirmé cette orientation à Mayotte Hebdo.
Un Cas Répété de Drame
Il s’agit du deuxième suicide d’un gendarme mobile à Mayotte cette année. La nuit du 3 au 4 janvier, le gendarme Boris C., 31 ans, de l’EGM 24/2 de Bayonne, s’était également donné la mort avec son arme de service dans des conditions similaires, dans le village voisin de Kangani. Sa disparition avait profondément ému ses camarades, tant actuels qu’anciens.
L’Essor rapporte qu’avec ce décès, il pourrait s’agir du huitième suicide d’un gendarme en 2024. La situation met en lumière les défis psychologiques auxquels les forces de l’ordre sont confrontées. En réponse, divers dispositifs de soutien sont disponibles pour les gendarmes.
Dispositifs de Soutien Disponibles
Depuis le 1er janvier 2009, 356 gendarmes se sont donné la mort. Selon le ministère de la Santé, le taux de suicide en France est de 14 pour 100 000 habitants. Pour la Gendarmerie Nationale, ce taux est de 24, soit presque deux fois supérieur. Policier et gendarme constituent la deuxième profession où le nombre de suicides est le plus élevé en France, après les métiers de l'agriculture.
Les gendarmes peuvent contacter le réseau d’accompagnement psychologique de l’Institution, composé de 39 psychologues cliniciens en métropole et en outre-mer depuis 2016. Les médecins du Service de santé des armées (SSA) sont également présents pour les assister. Une ligne d'écoute récemment ouverte par le Ministère de l'Intérieur est joignable au 0800 95 00 17, tous les jours de 5h à 23h, y compris les week-ends et jours fériés. Une adresse e-mail est également disponible : policiers-victimes@interieur.gouv.fr. Une cellule de soutien psychologique disponible 24h/24 pour les forces de l'ordre peut être jointe au 0805 230 405. Les appels sont anonymes, confidentiels et gratuits.
La ligne 3114 est un guichet privilégié pour la prévention du suicide. Confidentielle et gratuite, elle permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d'aide : écoute, évaluation, intervention, urgence, orientation ou suivi de crise. Elle est disponible 24h/24, 7j/7 au sein de 12 centres répartis en région, avec 5 centres supplémentaires prévus.
Pour signaler une situation de harcèlement ou de cyberharcèlement, il est possible de contacter le 3020 ou le 3018. Les échanges en ligne sont également surveillés pour prévenir le harcèlement, que ce soit sur des forums publics ou des réseaux sociaux privés.
En dehors de l’Institution, plusieurs dispositifs d’écoute existent pour les personnes en crise suicidaire, tels que le numéro national de prévention du suicide (3114), accessible gratuitement 24h/24, et l’association SOS Amitiés, joignable au 09.72.39.40.50 ou via un chat en ligne. Le ministère de la Santé et de la Prévention recense la majorité de ces dispositifs, offrant des conseils et des contacts pour les familles et proches endeuillés par un suicide.
Cette affaire met en lumière les défis psychologiques persistants dans les forces de l'ordre et l'importance des dispositifs de soutien psychologique. La communauté se mobilise pour apporter une aide essentielle aux gendarmes en difficulté.